La partie antérieure du corps est disséquée
après anesthésie du ver par immersion pendant quelques minutes
dans l'éthanol à 5 %. La paroi du corps est incisée
dorsalement de façon à exposer l'ensemble jabot-gésier
et les bords sont écartés et fixés par des épingles.
Quelques gouttes de liquide physiologique sont déposées
régulièrement sur l'organe pour le maintenir en survie.
Le vaisseau dorsal et les liaisons nerveuses
avec le jabot-gésier sont supprimés de manière à
éliminer les influences exogènes.
Le recueil de l'activité électrique
est réalisé avec une électrode externe appliquée
sur la surface du tissu et maintenue par succion de façon à
assurer une résistance électrique élevée au
niveau de la jonction.
L'autre électrode, constituée d'un
fil d'argent, est fixée dans la cavité viscérale de
l'animal.
Les deux électrodes sont reliées
aux entrées d'un amplificateur différentiel lui-même
connecté à une interface d'acquisition reliée à
un ordinateur.
À l’exception des électrodes qui
sont fabriquées à la main, le reste du matériel (amplificateur
et interface) utilisé pour les enregistrements est du matériel
courant
d'acquisition informatisée disponible dans le commerce. |
L'ensemble jabot-gésier exposé
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Fabrication des électrodes
Un cône jetable de micropipette à pointe fine ou un tube de
polyéthylène étiré à la flamme peuvent
être utilisés pour réaliser la pointe de l’électrode
qui sera en contact avec l’organe. Le diamètre de l’orifice à
la pointe doit être de l’ordre du millimètre.
La pointe est reliée de façon étanche à
un tube en Y dont une des branches sert aux connexions électriques
tandis que l’autre est reliée à un robinet à 2 ou
3 voies.
Ce dernier est connecté par un tuyau souple à une seringue
de 5 mL qui sert à la fois à remplir l’électrode d’électrolyte
et à assurer la succion entre l’électrode et le tissu. |
La partie électrique de l’électrode est constituée
par un fil d’argent chloruré allant de la pointe de l’électrode
(sans faire saillie à travers l’orifice) jusqu’à l’une des
deux branches du Y où il est soudé à une embase banane
femelle de 2 mm. L’étanchéité de cette branche est
assurée par un manchon de résine (Araldite rapide) coulée
entre l’embase femelle et le tube.
Les photos ci-dessous montrent deux électrodes réalisées
selon les principes indiqués, l'une avec du tube de polyéthylène
étiré à la flamme, l'autre avec un cône de micropipette.
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Deux électrodes de succion permettant de recueillir l'activité
électrique à la surface d'un organe
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Mise en place de l'électrode
Après mise en place sur le robinet de la seringue chargée
de liquide physiologique, l'électrode est remplie de liquide par
pression sur le piston et le robinet est fermé pour empêcher
la fuite de l'électrolyte.
Les fils de connexion entre l'électrode et l'entrée de
l'amplificateur sont mis en place et l'électrode est fixée
à un support dont le déplacement vertical est réglable
finement avec une molette.
La pointe de l'électrode est alors placée juste au dessus
du gésier mis à nu.
L'électrode est ensuite descendue lentement jusqu'à ce
que la pointe vienne au contact du gésier. Une fois la pointe en
contact avec l'organe, le robinet est ouvert, une légère
succion est exercée en tirant sur le piston de la seringue puis
le robinet est fermé pour que la pointe reste fermement en contact
avec le gésier. |
La bonne tenue de la jonction est vérifiée
en relevant la pipette de quelques mm : la paroi du gésier doit
alors être entraînée par la pointe de la pipette.
La seconde électrode, constituée d’un simple fil d’argent,
est ensuite introduite à travers la paroi du corps du ver à
quelques cm en arrière du gésier de façon à
baigner dans la cavité générale de l’animal.
Pour minimiser les parasites électriques, il est possible d'utiliser
une feuille d'aluminium pour servir de cage de Faraday. La feuille est
disposée au dessus du ver et elle est reliée à une
prise de terre par un câble muni de prises bananes à ses deux
extrémités. |
Montage en place
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Le jabot-gésier présente une activité électrique
spontanée caractérisée par l'apparition régulière
de variations du potentiel électrique. On distingue deux types de
signaux qui diffèrent par leur amplitude et par leur rythme d'apparition.
Les figures ci-dessous présentent des enregistrements obtenus avec
des animaux, des matériels et des paramètres d'acquisition
différents (fréquence d'échantillonage et durée).
Activité électrique spontanée du gésier
de ver de terre pendant une minute
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Activité électrique spontanée du gésier
de ver de terre pendant deux minutes
La fréquence des signaux électriques élémentaires
de grande amplitude est du même ordre que celle des contractions
musculaires spontanées suggérant une corrélation possible
entre les deux phénomènes.
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NaCl : 7,1 g
KCl : 0,3 g
NaHCO3 : 1,5 g
NaH2PO4 : 0,55 g
MgCl2 : 0,2 g
CaCl2 : 0,22 g
Glucose : 1 g
Dissoudre dans un litre d’eau distillée et ajuster le pH à
7,3. |
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