Lélectrophorèse
sur support ou électrophorèse
de zones permet de stabiliser la phase liquide grâce
à lutilisation dun support poreux imprégné
d'un solvant tamponné.
Appareillage: -Le
support doit être homogène,
poreux et inerte (cette dernière condition n'est jamais totalement
réalisée).

On peut utiliser du papier, de
l'acétate de cellulose,
du gel de polyacrylamide, du
gel d'agarose, du gel
d'amidon, du gel de silice, ...
- On peut procéder sur bande
(papier, acétate de cellulose), sur
lame ou en tube
(gels)
Principes de la migration
électrophorétique : la migration dépend de
plusieurs facteurs :
de la mobilité
électrophorétique U, qui est fonction
de la charge et
de la géométrie
de la particule. Une particule de charge
électrique Q, placée dans un champ électrique
E, est soumise à une
force F qui l'entraîne
vers l'électrode de signe opposé :

Des forces de frottement
f, dues à la viscosité du milieu
, s'opposent à la migration de la particule, et ce d'autant plus
que la particule est grosse (r
= rayon) et que la vitesse de migration (v)
est grande :

(N.B. Le coefficient de viscosité
dépend de la température)

Il arrive un moment où ces deux forces s'équilibrent,
et la particule se déplace alors à vitesse constante;
on peut alors écrire:
On définit pour chaque particule sa mobilité
µ, de manière indépendante du champ électrique,
par la relation :
La mobilité est une caractéristique
de chaque particule; il est donc possible d'effectuer une séparation
en se basant sur cette propriété.
La charge Q
est fonction du pH isoélectrique de la particule et du pH du
solvant : on appelle pH isoélectrique
d'une particule (pHi ou pI) le pH pour
lequel cette particule ne migre pas dans un champ électrique
(ceci est une définition expérimentale). Pour les molécules
de petite taille, on peut prévoir la valeur du pHi en calculant
le pH isoionique, pH pour lequel la charge nette est nulle, à
partir des pKa des différents groupements ionisables de la molécule;
mais cela n'est pas possible pour les macromolécules, car leur
environnement ionique modifie notablement leur charge réelle.
La différence pH
- pHi détermine le signe
de la charge Q d'une particule :
si pH > pHi |
charge nette négative
(anion) |
migration vers l'anode
|
si pH < pHi |
charge nette positive
(cation) |
migration vers la
cathode |
si pH = pHi |
charge nette nulle
|
pas de migration
|
La différence pH
- pHi détermine l'intensité
de la charge Q d'une particule : plus cette différence
est grande en valeur absolue, plus la charge est importante.

du champ électrique
E : E = v / µ
des courants liquidiens
:
- le courant d'électro-endosmose
:
Dans les conditions expérimentales,
le support se charge négativement; une couche mobile de
charges positives se forme dans le solvant, au contact du support
et entraîne globalement la phase liquide vers la cathode.
|
 |
Ce courant accélère ou ralentit la migration
des molécules, suivant qu'elles migrent vers la cathode ou vers
l'anode. Il peut dans certains cas être plus puissant que les
forces électriques, ce qui fait que des protéines chargées
négativement peuvent globalement migrer vers la cathode : c'est
particulièrement vrai avec les gels d'agarose et nous le verrons
aussi dans le cas de lélectrophorèse capillaire.
- les courants d'évaporation
: le passage du courant s'accompagne d'un échauffement du
support (par effet Joule), ce qui entraîne l'évaporation
de l'eau de la phase liquide; cet effet est maximal au milieu de la
bande; il s'établit ainsi un courant liquidien depuis chaque
extrémité vers le centre de la bande. Pour limiter ce
phénomène, la cuve est fermée par un couvercle;
on utilise aussi des cuves réfrigérées.

de la durée
de migration, qui influe sur la distance de migration :
d = v . t
(d = distance,
v = vitesse , t
= temps de passage du courant)
Cette formule n'est pas applicable dans le cas
de l'électrophorèse sur support, car les molécules
effectuent un trajet non linéaire dans les microcanaux du support
poreux.
de facteurs liés
à la nature du support : adsorption, texture...