|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]() |
MÉTHODES PHYSIQUES DE SÉPARATION ET D'ANALYSE ET MÉTHODES DE DOSAGE DES BIOMOLÉCULES |
![]() |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
A-Techniques chromatographiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
6-LA CHROMATOGRAPHIE LIQUIDE / MÉCANISMES ET MODALITÉS 6-2-Les différents modes de chromatographie liquide On dispose d'un grand nombre de modes de chromatographie.
Certains ont un champ d'application très large, d'autres au contraire
correspondent à des applications très spécialisées.
Le choix de tel ou tel mode obéit à des règles logiques directement liées à la nature des composés à séparer : 6-2-1-La chromatographie d'adsorption C'est la première chromatographie réalisée : séparation des pigments végétaux par adsorption sur de la craie (Tswett 1906). Définition : Ce mode de chromatographie met en jeu un mécanisme d'adsorption du soluté sur la phase stationnaire solide et un mécanisme d'élution (désorption) par la phase mobile liquide ou gazeuse (éluant). Principe : - L'adsorption est la fixation plus ou moins énergique d'un gaz, d'un liquide ou d'un soluté sur une surface solide; elle met en jeu des liaisons à faible énergie (liaisons hydrogène, interactions électrostatiques...). Pour être utilisable à des fins séparatives, l'adsorption doit être réversible. - L'élution ou désorption consiste à extraire le soluté adsorbé à l'aide d'un solvant appelé éluant. - Les différents solutés sont plus
ou moins adsorbés sur la phase stationnaire, et plus ou moins solubles
dans la phase mobile; il en résulte une migration différentielle
des solutés en fonction de la résultante entre les deux
forces (de rétention et d'entraînement) et donc une séparation
de ces solutés.
Adsorbants : -La capacité d'adsorption
peut être :
-La polarité
peut être
Solvants : Série éluotrope sur alumine de quelques solvants, classés par ordre de polarité croissante :
Selon la nature des composés à séparer,
on choisit des solvants de force éluante (
Dans les mélanges contenant plus de deux solvants, les derniers sont présents dans de très faibles proportions (< 2%) et correspondent à des solvants de forte polarité (eau, acide) destinés à améliorer la symétrie des pics. Le choix du solvant doit obéir à certaines contraintes :
* N.B. Cette contrainte n'existe pas avec la chromatographie sur couche mince, pour laquelle le choix des solvants est donc plus étendu.
La chromatographie d'adsorption est utilisée pour séparer des molécules organiques de masse molaire 100 à 1000 g/mol et de polarité moyenne;
Exemples :
L'utilisation de ce mode de chromatographie est assez large, en raison de sa facilité d'emploi et du fait que la transposition depuis la chromatographie sur couche mince est très aisée.
6-2-2-La chromatographie de partage La chromatographie de partage (ou chromatographie liquide-liquide) met en jeu un mécanisme de partition entre solvants que constituent respectivement par la phase stationnaire et la phase mobile. La phase stationnaire peut être constituée par un film liquide (non miscible avec la phase mobile bien sûr) imprégné sur un support rigide (silice) ou fixé par liaison covalente (phases greffées). C'est ce second type qui est utilisé actuellement. Le greffage est réalisé par établissement de ponts siloxane (Si-O-Si) : ->Si-OH + X-Si(CH3)2-R --> ->Si-O-Si(CH3)2-R + HX Selon la nature des radicaux R, on distinguera :
Les premières sont utilisées avec des
solvants peu polaires (cf adsorption) et permettent de réaliser
de la chromatograhie en phase
normale ou directe. LES PHASES GREFFEES
POLAIRES LES PHASES GREFFEES APOLAIRES 6-2-3-La chromatographie d'échange d'ions Définitions : Dans la chromatographie d'échange d'ions, la phase stationnaire comporte des groupements ionisés (+ ou -) fixes; des ions mobiles de charge opposée assurent l'électroneutralité. Les ions retenus au voisinage des charges fixes sont échangeables avec les ions présents dans la phase mobile. La séparation est basée sur cette propriété d'échange d'ions et ne peut donc s'appliquer qu'à des solutés ionisables. Les échangeurs d'ions :
-Les supports peuvent être :
-Les groupements fonctionnels
sont fixés par des liaisons covalentes sur la matrice; ils sont
de deux types :
Exemples :
Les échangeurs forts sont ionisés quel
que soit le pH, alors que les carboxylates ne le sont qu'à pH >
3 et les amines tertiaires ne sont protonées qu'à pH acide.
On utilise les échangeurs d'anions forts pour séparer des
acides faibles (ex acides carboxyliques) et les échangeurs faibles
pour séparer des acides forts (ex esters phosphate). Le même
type de raisonnement s'applique aux échangeurs de cations. Caractéristiques
: L'affinité d'un échangeur pour un ion donné dépend de plusieurs facteurs: de la charge des groupements fonctionnels, qui elle-même dépend : L'affinité d'un échangeur
pour un ion donné dépend de plusieurs facteurs: de la charge des groupements fonctionnels, qui elle-même dépend :
de la densité de charge de l'ion considéré, qui dépend:
de la concentration des ions Réaction d'échange d'ions :
Le système peut s'écrire : La constante de sélectivité est donnée par la relation :
et si si Les éluants
sont des solutions aqueuses qui contiennent des ions échangeables
avec les solutés fixés sur l'échangeur : Applications : La chromatographie d'échange d'ions est utilisée pour séparer des molécules ionisables, quelle que soit leur taille : ions minéraux, acides aminés, peptides, protéines, nucléotides, acides nucléiques, glucides ionisés et lipides ionisés. 6-2-4-La chromatographie de paires d'ions On appelle paire
d'ions une entité formée par l'association de
deux ions de charge opposée. La paire d'ions a donc une charge
nette nulle et peut dans ce cas présenter des propriétés
± hydrophobes qui permettent de l'analyser par sur une colonne de chromatographie
en phase inverse. - nature et concentration du détergent De tels systèmes s'avèrent plus performants (N) que les systèmes d'échange d'ions et ont des capacités plus grandes ( = ils permettent d'injecter de plus grandes quantités d'échantillon sur une colonne de même dimension). 6-2-5-La chromatographie d'exclusion La chromatographie d'exclusion est aussi
appelée FILTRATION SUR GEL
ou TAMISAGE MOLECULAIRE. Cette
technique est apparue en 1959 avec un produit nouveau : le Sephadex. Principe de la chromatographie d'exclusion :
D'une façon plus générale : -Les molécules
de taille supérieure à celle des pores des billes
de Sephadex sont totalement exclues du gel et ne se répartissent
que dans le volume extérieur aux billes, c'est-à-dire
dans la phase mobile (éluant). Elles sortent les premières,
à un volume d'élution Vo appelé volume mort de
la colonne. -Cette technique est très utilisée pour
la séparation ou l'élimination de sels ou de petites molécules
dans les solutions protéiques : DESSALAGE,
ECHANGE de TAMPONS ...
-Cette technique est également appliquée au FRACTIONNEMENT de MELANGES de MACROMOLECULES et à la DETERMINATION (approximative) de la MASSE MOLAIRE des protéines. Dans ce dernier cas, il faut d'abord étalonner la colonne avec des protéines de masse molaire connue, tracer la courbe Ve = f(logM), puis effectuer une détermination graphique. Ce qui précède concernant le Sephadex est en fait très général et s'applique à de nombreux supports, en particulier des supports à base de silice ou de polymères organiques rigides, qui permettent l'utilisation de ces supports en HPLC (ce n'est pas le cas du Sephadex). Ces colonnes, le plus souvent de taille réduite par rapport aux précédentes, mais également plus résolutives et donnant des séparations plus rapides (car autorisant l'emploi de débits linéaires beaucoup plus élevés) sont utilisées à des fins analytiques : - avec des phase mobiles aqueuses pour les
macromolécules biologiques (essentiellement protéines)
et avec des phases stationnaires conçues pour minimiser les
phénomènes d'adsorption et de dénaturation.
6-2-6-La chromatographie d'affinité Ce mode de chromatographie connaît depuis 1970 un développement sans précédent et est appelé à prendre une place encore plus grande avec l'essor des biotechnologies. Le principe consiste à utiliser une phase stationnaire constituée d'un support (silice, polymère) sur lequel on a greffé une molécule organique particulière qui présente une affinité sélective pour certains constituants d'un mélange dont on cherche à les isoler. Ceux-ci vont être sélectivement adsorbés ou tout au moins retenus sur la colonne, tandis que les autres composants sont très rapidement élués. Un changement de la phase mobile (pH, force ionique ou ajout d'un compétiteur) permet ensuite d'éluer les substances intéressantes, avec un facteur de purification pouvant atteindre 1000. La chromatographie d'affinité s'utilise avec des colonnes basse pression ou des supports à haute performance (HPLAC). Nous allons illustrer cette technique avec quelques exemples très classiques ou moins courants. Techniques en basse pression : - isolement des ARNm polyA+ sur colonne
d'oligodT- ou polyU- sepharose à partir d'un extrait d'ARN
total (les ARNm représentent 1% du total) Techniques en haute pression (à titre d'exemple) On donnera ici comme exemple le choix offert par un fabricant (Pierce Eurochemie) :
![]() 6-2-7-Techniques pour la séparation d'énantiomères La séparation d'isomères
optiques est un problème qui se pose souvent en biologie, où
beaucoup de molécules possèdent un (ou plusieurs) carbone(s)
asymétrique(s) : exemple des acides aminés, des hydrocarbures
insaturés,... Séparation des aminoacides D et L Le mode de chromatographie utilisé est celui dit de "l'échange de ligandes". On met à profit l'existence d'une formation de complexes entre les métaux de transition (Cu, Zn, Cd, Ni) et les aminoacides.
Séparation d'isomères en utilisant des complexes d'inclusion Cette méthode utilise des cyclodextrines (polyosides cycliques formés de 6, 7 ou 8 unités glucose) formant une structure torique au sein de laquelle certaines molécules peuvent s'inclure de façon réversible et d'une façon qui dépend fortement de leur structure spatiale. - dans le mode statique, la méthode utilise des phases greffées avec des cyclodextrines - dans le mode dynamique, on dissout une cyclodextrine dans le solvant. Dans un certain nombre de cas, cette méthode
s'avère très efficace pour séparer des isomères.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
René Lafont | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pour nous contacter : |
Tous droits réservés - Biologie et Multimédia - Sorbonne
Université - UFR des Sciences de la Vie