L'autofécondation est rare chez les êtres vivants. L'existence
de partenaires mâles et femelles permet d'obtenir le brassage
génétique nécessaire à la variabilité
au sein d'une espèce. Chez les plantes à fleurs, leur
immobilité leur interdit une recherche active d'un partenaire
complémentaire. De plus, de très nombreuses plantes à
fleurs sont bisexuées. Comment les plantes "choisissent"-elles
leurs partenaires sexuels ?
Considérons deux plantes de la même espèce, la
pollinisation peut se réaliser de différentes façons
selon que les fleurs sont unisexuées ou bisexuées. Lorsque
les fleurs sont unisexuées, elles peuvent être portées
par des individus différents (plantes dioïques, exemple
: Lychnis) ou par le même individu (plantes monoïques, exemple
: chêne, bouleau). Lorsque les fleurs sont bisexuées, l'autopollinisation
(et donc l'autofécondation) peut être possible, mais certaines
caractéristiques permettent de favoriser l'allopollinisation
(et donc l'hétérofécondation).
Ainsi, la pollinisation peut se réaliser
:
- de manière orientée, chez les plantes
dioïques présentant des fleurs mâles ou des
fleurs femelles ;
- au hasard, chez de nombreuses plantes
dont les fleurs sont bisexuées et qui ne possèdent pas
de dispositifs permettant d'orienter le phénomène vers
une fécondation croisée ou une autofécondation
;
- en privilégiant l'autofécondation
par des dispositifs anatomiques du développement floral ;
- en privilégiant la fécondation
croisée grâce à de nombreux dispositifs anatomiques
ou génétiques.
Plantes dioïques
- Les fleurs sont unisexuées. La fécondation ne peut
se réaliser qu'entre une plante mâle et une plante femelle.
Un certain nombre de plantes utilisent cette stratégie. Assez
fréquente chez les plantes arborescentes, elle est plutôt
rare chez les plantes herbacées.
A cause de l'immobilité des plantes, une reproduction correcte
implique l'existence sur le même lieu (ou à une distance
autorisée par les processus de transport du pollen) des plantes
des deux sexes.
- exemple : lychnis dioïque (Caryophyllacées).
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- Plantes dioïques
- Fécondation au hasard
- Fécondation croisée
- Autofécondation
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Fécondation
au hasard
Les fleurs sont bisexuées, c'est le cas le plus général.
Le pollen des étamines peut se déposer aussi bien sur
les stigmates (partie réceptrice de l'organe femelle) de la même
fleur, d'une autre fleur de la même plante ou d'une fleur d'une
autre plante. Des autofécondations ou des fécondations
croisées peuvent se réaliser au hasard, exemple : le maïs (Graminées). Cela a des conséquences
pour l'expérimentateur qui à des fins génétiques
veut réaliser préférentiellement des autofécondations
ou des fécondations croisées.
Le plus souvent cependant, des dispositifs particuliers (anatomiques,
temporels ou génétiques) permettent de choisir une stratégie
: autofécondation, fécondation croisée.
- Plantes dioïques
- Fécondation au hasard
- Fécondation croisée
- Autofécondation
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Autofécondation
Les fleurs sont bisexuées. Un dispositif autorise seulement
l'autofécondation. Quelques plantes utilisent cette stratégie.
Elle permet de conserver une lignée pure homozygotique pour tous
les gènes mais supprime toute variabilité. Le plantes
concernées réalisent souvent leur fécondation alors
que leurs fleurs ne sont pas ouvertes. Dans ce cas, seule l'autofécondation
est possible.
exemples : le pois (Légumineuses)
et le blé (Graminées). Il est donc difficile d'obtenir
des hybrides.
- Plantes dioïques
- Fécondation au hasard
- Fécondation croisée
- Autofécondation
Fécondation
croisée
Les fleurs sont bisexuées. Un dispositif autorise seulement
la fécondation croisée. C'est dans ce cas que l'on trouve
la plus grande variété de stratégies.
Ces stratégies sont de nature :
-anatomiques (en relation souvent avec la pollinisation par les insectes).
exemples : la sauge et de certaines orchidées et la primevère
-temporelles (maturité différée des organes mâles
et femelles)
exemple : le maïs
-génétiques : quel que soit le transport du pollen sur
le stigmate des fleurs, la poursuite des processus permettant la fécondation
est contrôlée par des phénomènes d'incompatibilité
génétique interdisant l'autofécondation.
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- Plantes dioïques
- Fécondation au hasard
- Fécondation croisée
- Autofécondation