Définitions :
Le gène homéotique se
caractérise par une séquence nucléotidique commune
à tous les gènes homéotiques : l'homéoboîte.
Le gène homéotique code pour une protéine appelée
homéoprotéine.
L'homéoprotéine est
un facteur de transcription codé par un gène homéotique.
Elle possède une séquence en acides aminés commune
à toutes les homéoprotéines : l'homéodomaine.
L'homéoboîte est une
séquence de 180 paires de base nucléotidiques qui code
pour l'homéodomaine.
L'homéodomaine est une séquence
de 60 acides aminés dont la conformation tridimensionnelle reconnaît
spécifiquement des régions régulatrices de certains
gènes.
2.1-L'homéodomaine
La structure protéique tridimensionnelle de l'homéodomaine
s'organise en trois hélices a qui forment le motif hélice-boucle-hélice
(ou HLH pour Helix-Loop-Helix) (fig.3).
Le motif HLH constitue le domaine d'interaction avec la molécule
d'ADN. C'est cette partie de la molécule qui s'insère
dans le sillon de la double hélice de l'ADN et contribue à
ouvrir celle-ci pour la rendre transcriptionnellement active. La séquence
nucléotidique minimum reconnue par le motif HLH est constituée
des quatre bases TAAT (ou ATTA complémentaire).
L'homéodomaine est très conservé au cours de l'évolution
et commun à toute les homéoprotéines. Son degré
de conservation est de l'ordre de 90%.
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Figure 3.
Modèle montrant les interactions entre la double hélice
d'ADN (à droite de la figure en bleu), et l'homéodomaine
(à gauche en vert). Les trois
hélices a de l'homéodomaine sont stylisées sous
forme de trois cylindres qui constituent le motif HLH. Celui-ci vient
s'intercaler dans le grand sillon de l'ADN. Les sphères rouges,
jaunes, blanches et bleues représentent les acides aminés
qui interagissent avec les bases nucléotidiques de l'ADN situées
en vis à vis. D'après
le site suivant : http://www.bcbp.gu.se/nmr2/alex/thesis/node5.html#59 |
La grande homologie entre les homéodomaines fait qu'une même
séquence nucléotidique peut être reconnue par plusieurs
homéodomaines. La spécificité de la reconnaissance
doit donc être assurée par des cofacteurs qui coopèrent
avec l'homéoprotéine. De plus, les homéoprotéines
possèdent la propriété de s'associer entre elles
et de se dimériser.
Ces multiples possibilités forment des complexes protéiques
qui affinent la spécificité de la reconnaissance des homéoprotéines
sur le site de fixation.
2.2-Mutations
homéotiques
Chez la drosophile, certaines mutations entrainent le changement d'une
partie du corps en une autre ou homéosis.
On parle de transformation homéotique.
Ces mutations ont donc été appelées mutations
homéotiques et les gènes concernés ont pris
le nom de gènes homéotiques.
Il existe deux exemples célèbres chez la drosophile.
Il s'agit des mutations : antennapedia
, où des pattes se sont formées à la place
des antennes (fig.4); et bithorax
où le 3ème segment thoracique est transformé en
2ème segment thoracique; le résultat est une mouche avec
deux paires d'ailes au lieu d'une seule (fig. 5).
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