Le Chêne liège (Quercus suber L. de la famille des Fagacées) est un arbre méditerranéen de 10 à 15 m à l'âge adulte qui croit sur sol non carbonaté. C'est une espèce thermophile et xérophile mais qui est plus exigeante en eau que le Chêne vert, ce qui restreint sa répartition par rapport à ce dernier.
Le port
C'est un arbre robuste dont les racines pénètrent profondément dans le sol. C'est une espèce très polymorphe.
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Chêne liège isolé (cliché Pierre Toulgouat). |
Exploitation du liège (cliché Pierre Toulgouat). |
Une particularité du Chêne liège est, comme son nom l'indique, la présence d'une très importante couche de liège. Celle-ci est enlevée régilièrement dans le cadre d'une exploitation (voir le chapitre "utilisations" ci-dessous).
Le feuillage
Le feuillage est persistant. L'arbre photosynthétise dès que les conditions de lumière et l'approvisionnement en eau est suffisant. Ses feuilles coriaces sont une adaptation à la sécheresse. Les feuilles restent sur l'arbre durant 2 à 3 ans.
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Face ventrale d'une feuille de Chêne liège (longueur de 3 à 5 cm). |
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Feuillage du Chêne liège (cliché Pierre Toulgouat). |
Face dorsale d'une feuille de Chêne liège. |
Les feuilles sont bordées de dents. Les nervures secondaires sont bien marquées. La face inférieure des feuilles est recouverte d'un feutrage de poils.
Les fleurs et les fruits
Les glands sont allongés et mesurent de 2 à 3 cm.
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La cupule du fruit comporte deux sortes d'écailles. Le gland est allongé. |
Écologie
C'est une espèce héliophile et xérophile. Elle croit sur des sols acides ou décalcifiés. La présence naturel de liège lui permet de résister aux incendies qui sont fréquents en région méditerranéenne. Le Chêne liège non exploité peut vivre de 250 à 300 ans. L'exploitation du liège réduit sa vie à 150- 200 ans. Cette espèce est assez commune dans le sud ouest surtout sur le littoral et en région méditerranéenne.
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Le sol laisse apparaître les cailloux. |
Tronc de Chêne liège ayant subi un incendie. |
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Des Chênes lièges âgés portent des feuilles et ont repris après l'incendie.
Des Éricacées arborescentes recolonisent un sol très dénudé. |
Utilisations
Le Chêne liège est une espèce qui a été largement cultivée pour sa production de liège. Par sa production de glands, il fournit un supplément fourrager pour les troupeaux ainsi que de l'ombre. En retours, en désherbant le sous bois, les animaux apporte une prévention des incendies s'il n'y a pas surpaturage.
Formation du liège.
Le méristème secondaire subérophellodermique (MSP) est sous épidermique. Il produit au cours des ans, vers l'épiderme une couche importante de liège, et vers le liber quelques couches de phelloderme parenchymateux et chlorophyllien. Le liège est repoussé vers l'exterieur et son élasticité lui permet de rester continu jusqu'au moment où il y a rupture. Les cellules de liège les plus âgées meurent et forme une couche de protection contre l'incendie. Ce liège impropre à la fabrication de bouchon est appelé "liège vierge" ou "liège mâle"par les industriels.
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Section dans une branche âgée de Chêne liège. |
Dans les forets exploitées, le liège mâle des arbres de 20-25 ans d'âge est arraché par des professionnels, les "démascleurs". La zone subérophellodermique et le liber sont des zones de moindre résistance qui permettent avec une technique et des outils appropriés le décollement du liège. Un méristème subérophellodermique se reconstitue et produit un liège plus homogène dit "liège femelle" qui est exploité au bout d'une dizaine d'années après lesquelles il est récolté..
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Forêt exploitée de Chênes lièges.
Le liège est ôté du tronc et parfois de quelques branches principales. La teinte orangée des tronc indique que la récolte a été faite dans l'année. Le liège protecteur s'est peu développé. Afin de permettre une exploitation raisonnée, les troncs ont été marqués de l'ultime chiffre de l'année d'exploitation (2013). (Alentejo, Portugal). |
Bibliographie sommaire
Camus, 1938, Les Chênes, Paul Lechevalier.
Rameau et al., 2008, Flore forestière, Institut pour le développement forestier.