Le papyrus, en tant que support d'écriture, est réalisé
à partir d'un matériel biologique constitué
par des tiges florifères de Cyperus papyrus L. (Cyperaceae).
Cette plante pousse dans les régions méditerranéennes
en milieu humide. Les marécages peu profonds lui conviennent,
soit près de la rive, soit sur des ilôts formés
par des enchevêtrements de racines et rhizomes.
Dans l'antiquité, le papyrus poussait principalement en Egypte,
en plus grande abondance en Basse Egypte dont il est l'emblème
(région du delta du Nil). Son emploi comme thème décoratif
est extrêmement fréquent. Les écrivains de l'antiquité
signalent sa présence sur les côtes d'Ethiopie, aux
Canaries, sur les bords du Niger, en Palestine, sur les bords du
lac de Tibériade, près de Babylone ; plus tardivement
en Sicile.
Actuellement, le Cyperus papyrus pousse encore à l'état
sauvage dans quelques rares régions d'Egypte, dans de nombreuses
régions d'Afrique (vallée du Nil blanc au Soudan,
en Ethiopie, au Kenya, au Niger). On le trouve également
à Madagascar, dans la vallée du Jourdain, en Sicile
près de Syracuse.
|
Touffes
de papyrus dans la fontaine d'Aréthuse, à Syracuse
en Sicile.
(Cliché Eve Menei)
|
|
|
Papyrus à
l'état sauvage dans la rivière Ciane en Sicile.
(Cliché Eve Menei) |
Bourgeons
de papyrus au Jardin botanique du Museum National d'Histoire
Naturelle à Paris. |
|
 |
 |
|
Cymes
ombelliformes.
La future inflorescence sera une ombelle
d'épillets. |
Papyrus au Jardin botanique du
Museum National d'Histoire Naturelle à Paris. |
Les tiges de section triangulaire, issues d'un bourgeon terminal
ou axillaire du rhizome, peuvent atteindre jusqu'à 4 à
6 mètres de haut et vont en s'éfilant vers le haut.
Sous l'épiderme incrusté de silice, se trouve un parenchyme
palissadique épais de quatre à six cellules, très
chlorophyllien. Il est parcouru par de minces faisceaux de fibres
sous-tendant l'épiderme et situés entre les lignes
de stomates. Cet ensemble de tissus très pigmentés
et durs est enlevé lorsque la tige est manufacturée
en feuilles pour l'écriture.
Le papyrus dans la vie quotidienne antique
En dehors de son usage pour la fabrication de support d'écriture,
le papyrus était une plante pleine de ressources :
La partie basale de la tige, très
tendre, est un mets de choix. La partie supérieure de la
tige, souple et résistante, peut être tressée
ou tissée et sert à fabriquer des paniers, des corbeilles,
des tapis, des coffrets, des sandales, des cordages, des abris et
même des bateaux. La corbeille de papyrus la plus célèbre
est celle où fut placé Moïse par sa mère
sur la rive du Nil : "elle prit pour lui une corbeille en papyrus"
(Exode 2, 3).
La racine jeune peut être
consommée ; plus âgée, elle est utilisée
comme combustible.
L'élégante ombelle
est utilisée dans les bouquets, les guirlandes, les coiffures.
En tant que motif décoratif, le papyrus est omniprésent
; le lotus et le papyrus liés sont les symboles de la Haute
et de la Basse Egypte. |