Les mouvements des végétaux |
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Gravitropisme : mécanisme |
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Grâce à l'expérience de Knight, on peut démontrer que c'est bien la gravité qui est le stimulus dirigeant le port vertical des plantes terrestres. Dans les racines, on peut démontrer que la coiffe est le système récepteur de la gravité. | ||||||||||||||||||||||||||||||
La sédimentation des amyloplastes dans les statocytes apparait donc comme l'un des mécanismes majeurs de perception du signal gravitropique. Cependant, la réponse gravitropique, qui consiste en une courbure de la racine, suppose une modification des vitesses d'élongation de part et d'autre de l'axe de la racine. On peut dès lors s'interroger sur les mécanismes qui relient la sédimentation des amyloplastes à cette réponse physiologique. En tout premier lieu, il doit y avoir au niveau des statocytes transformation du signal physique "sédimentation des amyloplastes" en un message biochimique. Transformation d'un signal physique en un message biochimique Expérimentalement, l'emploi d'inhibiteurs des canaux membranaires étirement-dépendant supprime le gravitropisme. On peut dès lors supposer que la sédimentation des amyloplastes, en agissant physiquement sur ces canaux, les active et permet des modifications de concentrations de certaines substances, qui pourraient alors jouer le rôle de messagers biochimiques. On peut supposer simplement que la chute des amyloplastes sur la membrane de la face inférieure du statocyte pourrait, en étirant cette membrane, activer les canaux qu'elle contient. Une hypothèse complémentaire de la précédente suppose que les amyloplastes sont reliés au réseau de filaments d'actine (cytosquelette) existant dans le statocyte. Ces filaments d'actine seraient eux même reliés à la membrane de la cellule. Les mouvements des amyloplastes produiraient donc des tensions dans les filaments d'actine. Ces tensions se propageraient le long des filaments jusqu'à la membrane, produisant ainsi l'activation des canaux sensibles à la déformation. Quoi qu'il en soit, le passage d'un signal physique (la sédimentation des amyloplastes) à un signal biochimique semble donc se faire par le bais de l'ouverture de canaux membranaires sensibles à la déformation. Intervention de l'auxine
Cette différence de concentration en auxine pemettrait une croissance différentielle et donc la courbure de la racine.
Et le gravitropisme négatif des tiges ? Un mécanisme de même type doit exister chez les tiges et permettre un gravitropisme négatif par suite de l'action stimulante de l'auxine aux mêmes doses sur la croissance des cellules de tige. Les lieux de réception semblent actuellement moins bien définis. Ce sont peut être les cellules de l'endoderme chez certains hypocotyles ou d'autres cellules situées à la périphérie des tissus conducteurs. Ces cellules, appelées statocytes tout comme celles contenues dans la coiffe racinaire, contiennent de volumineux grains d'amidons (statolithes) qui sédimentent sous l'effet de la pesanteur.
Cette sédimentation déclencherait l'activation de transporteurs membranaires actifs de l'auxine. L'action de ces transporteurs créerai un gradient d'auxine entre les face inférieures et supérieures de la tige. Les concentrations d'auxine présentes dans la tige correspondent, par opposition à ce qui existe dans la racine, à la zone où une augmentation de concentration d'auxine augmente l'élongation cellulaire. La courbure se fait de la même façon que dans la racine, par une différence d'élongation des cellules entre les faces inférieure et supérieure de la tige. Le signal responsable de cette modulation de l'élongation cellulaire serait donc ici aussi l'apparition de gradients latéraux de la concentration d'auxine consécutive à la stimulation gravitropique. Références: les photographies en MET des statocystes sont titées de G.Perbal et D.Driss-Ecole, Microgravité et gravitropisme racinaire; Acta Botanica Gallica, 140-6, p. 615-632, 1993. |
Biologie et Multimédia - UFR des Sciences de la Vie - Sorbonne Université