Ces mouvements sont à priori aberrants
puisque la croissance n'est pas réversible et donc toujours positive.
Une croissance négative ne peut exister. Cependant, certains mouvements
liés à la croissance (positive) peuvent se traduire par
des effets apparemment négatifs.
C'est ainsi que des vrilles de plantes grimpantes, en s'accrochant sur
un support, se raccourcissent en se spiralisant et provoquent le rapprochement
de la plante et du support. En fait, le moteur est une croissance différentielle
mais positive.
1er exemple : les vrilles de Cyclanthera (Cyclanthera pedata (L.) Schrad, (Cucurbitaceae))
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1-La tige de Cyclanthera émet
des filaments flexueux animés de larges mouvements qui balayent
l'espace. Ces mouvements sont à rapprocher des mouvements
de circumnutation. L'expérimentateur a placé un support
au voisinage des filaments. |
2-Lorsque le filament rencontre
un support, il entoure celui-ci de manière très étroite
en se spiralisant. Ce mouvement est dirigé par le contact
du support. C'est un tropisme de contact ou haptotropisme. |
3-Puis le filament flexueux se spiralise
sur une partie de sa longueur et devient une vrille. Le raccourcissement
dû à la spiralisation entraîne le rapprochement
de la plante vers le support et permet un accrochage solide et élastique. |
Observons précisément la spiralisation de la vrille. Celle-ci
se spiralise de part et d'autre de sa partie médiane. Chaque fois
qu'un tour est réalisé d'un côté dans un sens
(senestre par exemple), un tour est réalisé à l'autre
extrémité dans l'autre sens (dextre par exemple). On observe
donc toujours deux spirales égales mais de sens opposé.
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Un tour de chaque côté. |
Deux tours de chaque côté. |
Quatre tours de chaque côté. |
Pour voir ces mouvements
en vidéo ---------------> |
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Modélisation
d'une vrille à l'aide d'un ruban. L'explication mécanique du phénomène est simple,
même si l'explication physiologique est complexe. Par suite d'une
croissance différente sur ses génératrices, le filament
se vrille. On peut modéliser ce phénomène mécanique
à l'aide d'un ruban utilisé pour empaqueter des paquets
cadeaux. Lorsqu'on frotte une face du ruban avec la lame d'un couteau,
on écrase cette face qui s'allonge légèrement par
rapport à la face opposée et le ruban se vrille ce qui est
du plus joli effet. Maintenant, si on l'empêche de se vriller en l'attachant
à deux points fixes : Le ruban se vrille mais comme l'attachement
aux supports ne permet pas la rotation d'une extrémité,
chaque tour de spirale effectué dans un sens à
une extrémité est immédiatement compensé
par un tour effectué dans l'autre sens à l'autre
extrémité.
Pour voir ce mouvement
en vidéo ---------------> |
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La spiralisation de la vrille est donc dû à une différence
de longueur entre deux génératrices opposées. On
a souvent pensé qu'il pouvait s'agir d'un raccourcissement d'un
côté. En fait, si l'on mesure la longueur réelle du
filament après spiralisation, elle est supérieure à
la longueur qu'il avait avant spiralisation. L'observation de la vidéo
montre d'ailleurs que le déplacement de la plante par rapport au
tuteur est nettement inférieur à celui que l'on peut calculer
si un filament de longueur fixe se spiralisait.
2ème exemple : vrilles de la Cobée (Cobea sp. (Polemoniaceae))
Les vrilles de Cobaea se comportent comme les vrilles de Cyclanthera
mais sont ramifiées. Leur fixation se réalise non seulement
à l'aide d'un enroulement dû à un haptotropisme mais
en plus grâce à des ventouses.
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Les feuilles composées de Cobée (Cobea scandens (Polemoniacées)), sont pratiquement réduites à leurs nervures quant elles sont animées de mouvemens de circumnutation. Si elles touchent un support, elles se vrillent. |
Pour voir ce mouvement
en vidéo ---------------> |
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