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La cellule musculaire lisse vasculaire (CMLV) | ![]() |
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C- Régulation de la contraction/relaxation de la CML | ||||||||||||||
Létat plus ou moins contracté
des différentes CML de lorganisme peut être contrôlé
à la fois par le système nerveux et par le système
hormonal. Selon lorgane, le tissu, le type cellulaire ou le
territoire considéré, le contrôle est différent
même si certaines hormones exercent le même effet sur
les CML quelles que soient leurs fonctions. Le CGRP par exemple
exerce une action de relaxation aussi bien sur les CML vasculaires
que sur les CML utérines ou entériques.
Le système nerveux autonome contrôle lactivité
des différents organes. Il nest pas séparé
du système nerveux central, mais agit de façon autonome
sur des organes tels que le cur, les vaisseaux, le système
digestif et bien dautres. Le système nerveux autonome
est divisé en deux parties : le système nerveux sympathique
et le système nerveux parasympathique. Ces deux systèmes
sont différenciés par le neurotransmetteur post- ganglionnaire
libéré lors dune stimulation : noradrénaline
dans le cas du système sympathique et acétylcholine
pour le système parasympathique. Les fibres sympathiques participent au tonus vasculaire et ont
une influence vasoconstrictrice. Lexistence de fibres vasoconstrictrices
fut mise en évidence dès 1851 par Claude Bernard.
La noradrénaline libérée au niveau des fibres
post-ganglionnaires sympathiques peut agir sur des récepteurs
α-adrénergiques des CMLV et provoquer une vasoconstriction.
La section de linnervation sympathique ou ladministration
d'α-bloquant provoque une augmentation du flux sanguin significative
: à débit constant, c.a.d activité cardiaque
constante en terme de force et de fréquence, la vitesse augmente
si le calibre diminue. La vasodilatation induite par une baisse
de lactivité des fibres sympathiques est importante
et participe à la vasodilatation autant que lactivation
du système antagoniste : le système parasympathique.
A pression artérielle normale (125 mmHg/75 mmHg) les vaisseaux
sont sous " tonus sympathique " : cest le système
sympathique qui est en activité.
Il existe deux types de récepteurs α-adrénergiques,
les récepteurs α1 et les récepteurs α2,
distingués pharmacologiquement selon leurs affinités
pour divers agonistes et antagonistes. Les travaux de biologie moléculaire
ont démontré que les récepteurs α1 étaient
couplés à une production dIP3 via lactivation
dune PLC par une protéine Gq/11.(Guimaraes et Moura,
2001). On retrouve les récepteurs α1 notamment sur
les artères irriguant les reins, les territoires splanchniques
et la peau. Dans ces organes, la fixation des catécholamines
provoque une vasoconstriction et donc une diminution du débit
sanguin local.
Comme pour les récepteurs alpha, il existe plusieurs isoformes de récepteurs β-adrénergiques : les récepteurs β1, β2 et β3 (Lands 1967, Bylund et al., 1994). On retrouve les récepteurs ß1 au niveau du cur et des artères coronaires où la fixation des catécholamines provoque une dilatation des artères coronaires et au niveau du cur un effet ionotrope. On retrouve les récepteurs β2 au niveau des artères des muscles squelettiques. Tous les récepteurs β-adrénergiques sont couplés à une protéine Gs qui va activer la production dAMPc par une AC (Guimaraes et Moura, 2001). Dans certains cas cependant, les récepteurs β-adrénergiques sont couplés à une protéine Gi qui va inhiber la production dAMPc dans les cellules. Les fibres parasympathiques ont une influence vasodilatatrice.
Leur rôle est moins important que celui des fibres sympathiques
puisque à létat basal, lorganisme est
sous tonus sympathique. Cest encore Claude Bernard qui démontra
dès 1858 lexistence dune vasodilatation induite
par la stimulation dun nerf.
Le système nerveux parasympathique cholinergique innerve principalement au niveau du système vasculaire les artères cérébrales et les artères coronaires. Ces fibres ne sont pas spontanément actives, mais vont libérer de lacétylcholine (Ach) en cas de stimulation. LAch agit ensuite au niveau des récepteurs muscariniques sur la CMLV mais aussi sur les cellules endothéliales. Sur les CMLV, lactivation de récepteurs muscariniques de type M3 (Goyal, 1989) induit une élévation du Ca2+ cytoplasmique consécutive à lactivation dune PLC, qui va aboutir à une contraction de la cellule. Cependant, au niveau des cellules endothéliales, lAch provoque une libération de NO, aboutissant à la vasorelaxation. LAch en injection intraveineuse provoque ainsi une baisse de la pression artérielle par vasodilatation nette. Leffet des afférences parasympathiques est moins univoque : il serait vasodilatateur dans le cas où lépaisseur de la média est faible ou lorsque la libération dAch est abondante, permettant la diffusion de lAch vers les cellules endothéliales. Cet effet vasodilatateur pourrait aussi être dû à une diminution de la libération de noradrénaline au niveau des terminaisons sympathiques (par effet sur des récepteurs muscariniques pré-sympathiques). Sur les CML non vasculaires comme, par exemple, les CML gastro-intestinales ou bronchiques, lAch a des effets clairement constricteurs. Cest donc la présence des cellules endothéliales qui est responsable de son effet vasodilatateur.
Les autres neurotransmetteurs du système parasympathique sont le VIP, lhistamine, les purines, la sérotonine, la substance P, le CGRP et les enképhalines. Toutes ces substances peuvent être libérées par le système nerveux sympathique ou parasympathique en même temps ou non que la noradrénaline ou que lAch. Le système nerveux sensoriel peut être impliqué
dans le contrôle de létat contractile des CML
des vaisseaux cutanés par un mécanisme appelé
réflexe daxone et décrit dès 1923 par
Bayliss. Il est facile de constater chez lhomme que des stimuli
divers portés sur la peau provoquent lapparition dune
vasodilatation limitée au territoire excité et à
son voisinage immédiat. Cette vasodilatation est visible
par la rougeur et la chaleur qui laccompagnent. Les nerfs
nociceptifs de type Aδ et C vont en périphérie
se diviser en deux branches : une branche sensitive et une branche
artériolaire., Linflux nerveux, à la suite dun
stimulus douloureux, va se propager le long de la fibre dans le
sens centripète, emprunter à partir du point de ramification
une fibre collatérale parcourue alors dans le sens antidromique
vers la périphérie jusqu'à la musculature artériolaire.
La fibre nerveuse va libérer à ce niveau la substance
P et le CGRP, responsable de la vasodilatation mais également
dune hypersensibilité (Fig. 9). La zone lésée
va être plus sensible, afin de la préserver dune
autre atteinte.
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Stéphane Frayon, Carine Cueille, Roger Prat et Jean-Michel Garel | ||||||||||||||
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