Pour la plante, Le bois a deux rôles fondamentaux :
1-Le soutien. Pour
les plantes de grande taille (arbres mais aussi arbustes et buissons),
le bois constitue une armature de soutien. Il suffit d'observer un tronc
d'arbre ou une bille de bois pour en être persuadé
2-La conduction verticale
de la sève brute. Le xylème représente le
tissu conducteur de la sève brute. Chez les plantes de petite
taille (plantes herbacées ou jeunes germinations), le xylème
primaire, contenant un nombre réduit d'éléments
conducteurs (trachéides ou vaisseaux) suffit amplement pour faire
monter la sève de quelques dizaines de centimètres. Chez
les plantes ligneuses et en particulier chez les arbres, le volume de
sève nécessaire est important et s'accompagne du développement
très important du xylème secondaire ou bois. Ceci résoud
bien le problème du volume de sève à transporter
mais pas celui de la hauteur.
3-Comment la sève est -elle
transportée?
La capillarité
La première idée qui vient à l'esprit est de faire
intervenir les forces de capillarité. En effet, chez les Angiospermes,
le diamètre des vaisseaux est inférieur au millimètre
et les éléments de vaisseaux mis bout à bout (par
des perforations complètes) constituent un tube continu. De plus,
leur paroi lignifiée est hydrophobe et cela limite les pertes
latérales par diffusion. Cependant, chez les Gymnospermes, les
trachéides ont une longueur limitée et sont reliées
entre elles par de simples ponctuations (la sève est obligée
de traverser une paroi cellulosique). La simple capillarité est
incapable d'expliquer la montée de la sève sur plusieurs
mètres, voire sur plusieurs dizaines de mètres.
La cohésion des molécules
d'eau
Les molécules d'eau entretiennent des relations inter-moléculaires
qui permettent à une colonne d'eau située dans un tube
capillaire de ne pas se "rompre". Cette propriété
de l'eau est fondamentale pour expliquer la montée de la sève.
La poussée racinaire
Pour qu'il y ait conduction, il faut qu'il existe une entrée
et une sortie. L'entrée s'effectue au niveau des jeunes racines
grâce à la surface absorbante importante réalisée
par la multiplicité des poils absorbants ou par l'existence d'un
feutrage de champignons symbiotiques (mycorhizes). L'absorption de l'eau,
dans les conditions standard, s'effectue spontanément par suite
de la différence de potentiel hydrique entre l'extérieur
et l'intérieur de la racine. La charge de l'eau et des substances
dissoutes de la racine vers le système conducteur nécessite
par contre des processus actifs (au niveau de l'endoderme des racines).
Ces processus provoquent une charge sous pression en bas de la colonne
de sève. Cependant, cette "poussée racinaire"
semble insuffisante pour permettre la montée de la sève
à de grandes hauteurs.
L'aspiration foliaire
En fait, c'est la transpiration des feuilles qui semble être le
moteur principal de la sève brute. Les pertes d'eau par la transpiration
ne sont pas néfastes (sauf en cas de grande sécheresse)
mais au contraire permettent de créer une différence de
potentiel hydrique entre le haut et le bas de la colonne de sève.
Ceci d'ailleurs ne peut se réaliser que grâce aux propriétés
remarquables de l'eau (cohésion des molécules).
Il est difficile de réaliser une expérience
simple pour montrer le rôle de l'aspiration foliaire dans un arbre
de 30 mètres de haut mais ce phénomène est universel
et peut être mis en évidence facilement sur une plante
herbacée. Choisissons des fleurs coupées blanches comme
des lys par exemple. Comme elles sont coupées, il n'y a plus
de système d'absorption racinaire. Plaçons les fleurs
dans une solution colorée et recouvrons une des fleurs par un
sac en plastique qui bloque la transpiration des pétales en créant
localement une atmosphère saturée en vapeur d'eau.