
Le
corps du Protée est cylindrique, la
peau est lisse rose ou blanche à
taches diffuses jaunes. Les yeux, développés
chez la larve, sont vestigiaux
chez l'adulte (sur l'animal présenté ici: petite structure
circulaire grise en arrière du "museau"). Les branchies,
caractère larvaire typique, demeurent présentes chez
l'adulte lequel possède aussi des poumons fonctionnels.
A
la différence des autres amphibiens urodèles le
protée possède deux doigts
aux pattes postérieures
et trois aux pattes antérieures.
Le
Protée, animal néoténique
La néoténie
qualifie un animal qui, au
stade adulte, conserve certains caractères
larvaires. C'est le cas du Protée qui, par la présence
de branchies, conserve l'apparence d'une larve alors qu'il
a déjà atteint la pleine maturité sexuelle.
Autre amphibien Urodèle néoténique:
l ' axolotl Ambystoma mexicanum. Chez l ' axolotl, un traitement
hormonal à la thyroxine provoque la métamorphose.
Elle entraîne une modification
de la morphologie externe de l'animal:
régression des branchies,
ce qui se fait avec un remaniement de l'appareil circulatoire,
et restructuration de la peau. Ce traitement
est inopérant chez le Protée alors même
que sa thyroïde sécrète normalement de
la thyroxine. La néoténie pourrait ainsi avoir
des causes différentes selon les genres.

Axolotl (forme néoténique)
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Ambystoma mexicanum (forme métamorphosée)
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Les
Protées se nourrissent de la faune cavernicole, petits
invertébrés: amphipodes, crustacés,
insectes et gastéropodes.
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Accouplement
Les
Protées ne sont adultes et capables de se reproduire qu ' à
l'âge de 15 - 16 ans. Comme chez les autres urodèles se déroule
une parade nuptiale. Le mâle
effectue une danse autour de la femelle, tout en exécutant des
séries d ' ondulations rapides
de la queue, puis la
stimule directement par
contact de son corps. La parade achevée, il dépose un spermatophore
devant la femelle,
celle-ci le capturant par son
cloaque. Les spermatozoïdes vont être stockés dans ses
glandes annexes cloacales. La fécondation est
interne,
s'effectuant lors du passage des ovocytes à hauteur des glandes
annexes et la ponte est différée par rapport à l'accouplement.
Les femelles se réaccoupleront en
moyenne tous les 12 ans et demi
(ref. CNRS Moulis),
soit 4 à 5 fois au cours de leur vie.
Développement
embryonnaire
et larvaire
D 'après les observations relevées en laboratoire, les femelles
pondent en
moyenne
35
oeufs de 12 mm de diamètre.
Les
développements embryonnaires et larvaires durent chacun
de 8 à 10 mois et l'état adulte, individu en état
de se reproduire, n'est atteint qu'à 15 ans ce qui est en rapport
avec la longévité remarquable de cette espèce que
l'on estime à plus de 80 ans (données CNRS Moulis).

embryon âgé de Proteus entouré de ses gangues protectrices
De nombreux mélanophores sont visibles sur la
tête et le tronc de cet embryon.
Ces cellules pigmentaires, contenant de la mélanine (pigment noir),
se différencient dans l 'épiderme
dès le stade embryonnaire. Chez le Proteus anguinus adulte, vivant
en permanence en obscurité, ces mélanophores demeurent contractés
et la peau de l'animal reste claire, elle foncera si on stimule expérimentalement
les
mélanophores par
de la lumière. Au
contraire de Proteus anguinus anguinus,
la peau demeure normalement pigmentée chez
la sous - espèce P. anguinus parkelj ou Protée noir.
L ' il (1,2mm. de diamètre), dont on voit sur cet embryon
le cristallin et la rétine pigmentée, est
en cours de différenciation. Il régressera par la suite
pour devenir vestigial
chez l'adulte.
L
' il vestigial du Protée n'est pas fonctionnel. En
effet, chez l'adulte, l ' il est enfoncé sous la peau,
enveloppé d'une capsule cartilagineuse de 0,3 mm de diamètre.
Les différentes structures de l ' il: rétine,
iris, cristallin, sont présentes mais sous forme désorganisée.
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