Ce sont essentiellement les Pénéides,
(gambas ou caramotes), ces sortes de grosses crevettes
pêchées dans presque toutes les mers chaudes et tempérées, et
qui font l’objet, aujourd’hui, d’élevages
industriels très importants.
Ce groupe présente toutes les caractéristiques des Décapodes,
càd : 1- nombre défini de segments (19) 2- carapace englobant
tête et thorax, 3- premières paires d’appendices thoraciques
au service de la bouche (maxillipèdes). Cependant , il diffère
de tous les autres par 1- possession de « dendrobranchies », c'est à dire
dont les lamelles branchiales sont découpées en de multiples
arborescences. 2- éclosion
au stade très
précoce de Nauplius,
ce qui est un caractère primitif.
Rem.: on les regroupait traditionnellement avec les Caridea ,
dans la coupure des Décapodes Nageurs (Natantia) ;
en relation avec ce mode de vie, leur cuticule est relativement mince et leur
abdomen musclé.
ORGANISATION
Les branchies, fixées à la
base des pattes, sont
d’un type
bien particulier, dites dendrobranchies,
lamelles , détail (du
grec dendron =
arbre) : d’un axe principal, se détachent deux rangées
latérales de lamelles subdivisées en multiples branches.
- L’abdomen (6 segments, dont le dernier nettement plus allongé) est également
caréné dorsalement. Outre les uropodes, qui forment avec
le telson une palette natatoire, les pléopodes sont biramés (avec
un long sympodite, comme chez tous les Natantia) et servent à la
nage.
- Entre les pléopodes de la 1ère paire, et fixé sur
leur article basal ( souvent interprété comme l'endopodite),
un ensemble articulé de pièces chitineuses symétriques,
constitue l’organe mâle (petasma).
Chez les femelles, des structures spécialisées de la face
sternale des derniers segments thoraciques (thelycum)
sont destinées à accueillir les spermatozoides, regroupés
en spermatophores : lors d’un accouplement, ceux -ci sont
- suivant les espèces - soit collés sur
cette dépression ventrale et non loin des orifices génitaux
de la femelle, soit insérés, à l’occasion
d’une mue de la partenaire, dans l’espèce de réceptacle
séminal que constitue le thelycum.
DEVELOPPEMENT
- Les Péneides sont les seuls vrais Décapodes (car
c’est aussi le cas des Euphausiacés) qui éclosent
sous la forme précoce de Nauplius ; également les
seuls qui n’incubent pas leurs œufs :
La fécondation est externe, lors du lâcher,
nocturne, de centaines de milliers d’œufs.
De ces œufs, tout
petits (moins d’1/2 mm), naît donc un Nauplius typique :
piriforme,
bourré de réserves vitellines et sans aucune organisation interne,
avec les seules 3 premières paires d’ appendices (A1 ;
A2 et Md biramées), son œil nauplien et 2 soies caudales.
Se déplace peu,
par saccades, grâce aux battements de ses antennes. Vit sur ses réserves.
S’engage
très
rapidement une longue succession de mues et de stades larvaires (généralement
une douzaine); on y distingue quelques grandes phases, de désignation
variable selon les auteurs :
- Métanauplius : ébauches des segments suivants et de leurs appendices ; une furca se dessine..
- Zoé : une carapace avec rostre couvre le thorax ; la segmentation s’étend à tout l’abdomen, mais sans appendices ; organisation d’yeux pédonculés.
- Mysis (ainsi appelée en raison d’une ressemblance superficielle avec les adultes des Mysidacés) : épanouissement des pattes thoraciques natatoires et bifides avec longs exopodites pourvus de soies (deviennent alors les éléments moteurs de la nage). Vivent, en surface, de zooplancton.
Enfin viennent de multiples
stades Post-larvaires ou Juvéniles,
où l’on se rapproche progressivement de l’état
adulte : les péréiopodes vont pratiquement perdre leurs
exopodites et les 3 premières paires développent des pinces ;
les pléopodes,
d’abord uniramés, puis biramés, prennent le relais
dans la nage.
D’abord concentrés dans la frange littorale,
les individus gagneront, finalement, les fonds marins sableux de
10 à 50m)
ELEVAGE
- Les élevages de
très nombreuses
espèces de ces grosses « gambas » savoureuses,
se développent considérablement sur presque tous les
continents. Désormais, les
installations industrielles maîtrisent bien le cycle complet de leur
reproduction : en quelques mois, on passe ainsi d'une larve microscopique
à un adulte qui peut parfois excéder 25 cm.
Leur intérêt économique
est devenu majeur pour beaucoup de pays du tiers monde.